Le Parlement de la CEDEAO a entamé ce mardi 24 septembre 2024 à Lomé sa 3e session extraordinaire de l’année, sous la présidence de Hadja Ibrahima Memounatou. Lors de son discours d’ouverture, la présidente du Parlement de la CEDEAO a mis en exergue les défis et les opportunités qui attendent l’institution régionale, tout en réitérant l’importance du soutien des États membres dans la réalisation de ses objectifs.
L’événement, qui se tiendra jusqu’au 3 octobre, revêt une importance particulière, car il intervient à un moment critique pour la sous-région ouest-africaine, confrontée à des menaces sécuritaires, économiques et environnementales croissantes.
Dans son allocution, Hadja Ibrahima Memounatou a d’abord chaleureusement remercié le Président togolais, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, pour son soutien constant au Parlement communautaire. Elle a salué sa politique audacieuse en faveur de la promotion des compétences féminines, soulignant que son propre parcours en tant que présidente du Parlement n’est qu’un exemple de cette vision d’un leadership inclusif.
Un budget au cœur des débats
Cette session extraordinaire est essentiellement consacrée à l’examen et à l’adoption du budget du Parlement de la CEDEAO pour la période 2025-2027, avec un focus particulier sur l’année 2025. Ce budget, comme l’a souligné Mme Memounatou, devra refléter une allocation plus efficace des ressources tout en répondant aux priorités clés de l’institution, notamment la paix, la sécurité et les interventions humanitaires.
Afin de garantir une gestion financière transparente et rationnelle, le Bureau du Parlement a mis en place des commissions ad hoc. Ces dernières auront pour mission de réexaminer certaines activités et dépenses du Parlement et de proposer des mesures pragmatiques pour optimiser l’utilisation des ressources disponibles. Dans ce contexte, Hadja Ibrahima Memounatou a insisté sur l’exigence d’une « augmentation nulle » dans tous les secteurs, à l’exception de ceux qui sont prioritaires comme la paix, la sécurité et la santé.
Réaffirmation des missions parlementaires
Durant cette session, les députés participeront également à un séminaire visant à renforcer leur compréhension des mandats du Parlement de la CEDEAO, des procédures parlementaires, ainsi que des services administratifs mis à leur disposition. L’objectif est de rendre l’institution plus efficace et proactive face aux enjeux régionaux. Cette initiative, selon la présidente, est d’autant plus nécessaire que la CEDEAO fête cette année son 50e anniversaire, une occasion propice pour réexaminer ses objectifs et son mode de fonctionnement.
En évoquant la recrudescence des actes de terrorisme, des inondations et de l’immigration clandestine dans la sous-région, Hadja Ibrahima Memounatou a également rappelé les sacrifices des forces de défense et de sécurité, ainsi que les pertes en vies humaines parmi les civils. Ces défis multiformes nécessitent une accélération des réformes au sein de la CEDEAO, afin de garantir la consolidation des principes de démocratie et de bonne gouvernance, non seulement au sein de l’institution, mais aussi dans chacun des États membres.
Des actions concrètes pour un développement durable
En plus des défis budgétaires et sécuritaires, les questions environnementales et sociales restent au centre des préoccupations du Parlement de la CEDEAO. La présidente a notamment évoqué les récentes réunions délocalisées des commissions mixtes de l’institution, qui se sont tenues dans différents pays membres, comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Gambie et la Guinée. Ces réunions ont permis de discuter de sujets tels que la gestion des déchets plastiques, la libre circulation des personnes, ainsi que la promotion de l’éducation et des services de santé dans la région.
Vers une coopération renforcée
En conclusion de son discours, Hadja Ibrahima Memounatou a exprimé sa reconnaissance à l’ensemble des députés et invités présents à cette session, saluant leur engagement et leurs contributions aux débats parlementaires. Elle s’est montrée optimiste quant à la capacité du Parlement de la CEDEAO à relever les défis actuels et futurs, grâce à une collaboration étroite et renforcée entre les institutions régionales et les États membres. Bref, entre budget, réformes et défis régionaux, les parlementaires ont du pain sur la planche jusqu’au 3 octobre 2024.
Serge Folly