Les proportions que prend l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest inquiète gouvernants et partenaires en développement. Pour venir à bout de ce fléau, aucune lutte ne saurait réussir sans l’implication des hommes et femmes de médias. C’est à cette urgence que répond l’atelier qui s’est ouvert hier 30 Octobre 2024 dans la ville d’aného à l’initiative du gouvernement togolais appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement, à l’intention d’une cinquantaine de journalistes.
Organisé par le Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV), en partenariat avec le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, et soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cet atelier s’inscrit dans un projet régional visant également le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Burkina Faso. Car, à peu près partout dans ces pays, l’extrémisme violent fait des dégâts.
L’atelier susmentionné se veut donc une réponse concrète aux défis sécuritaires actuels. Il aspire à répondre aux besoins de formation en matière de vérification de l’information et de la lutte contre les fausses nouvelles et les discours haineux. «Les médias, en tant qu’agents de changement, doivent disposer des bonnes pratiques, des outils nécessaires pour donner des informations de qualité afin d’éviter à la population des messages faux, d’éviter à la population la désinformation et également d’éviter les messages de haine», a déclaré Epiphanie Meteteitou Houmey, cheffe de l’unité gouvernance au PNUD.
Au cœur de cette initiative figure une volonté d’outiller les journalistes pour qu’ils s’approprient des techniques de traitement de l’information en contexte de crise. Le préfet des Lacs, Datè Benissan-Tetevi, a ouvert les travaux en peignant un tableau du contexte sécuritaire préoccupant au Togo et dans le Sahel. « L’Afrique est confrontée à une forme de guerre nouvelle, insidieuse et destructrice, où le terrorisme est devenu un défi quotidien, nécessitant une réponse collaborative », a-t-il expliqué.
Les participants sont également sensibilisés aux multiples stratégies de lutte déjà mises en place, des actions militaires aux projets de développement, notamment le Programme d’Urgence pour la Résilience dans les Savanes (PURS). À cet égard, Dr. Katelewena Bayouma du CIPLEV a insisté sur l’impact direct de l’insécurité sur le développement économique, particulièrement dans le nord du Togo.
Il était également question, dans le cadre de cette formation, de présenter le tableau des thèmes essentiels comme les causes et les mécanismes de financement de l’extrémisme violent aux journalistes. Ils ont appris également à identifier et désamorcer les discours qui visent à radicaliser les jeunes et à semer la discorde. N’Daam Gnazou Germain, représentant le ministère de la Communication, a encouragé les participants à adopter ces pratiques pour renforcer la crédibilité et la fiabilité de leurs reportages.
Il n’est point de doute que cette initiative qui s’est déroulé à 35km au sud-est de Lomé et auparavant dans les autres régions souligne l’ambition du Togo et de ses partenaires internationaux de bâtir une réponse résiliente face aux défis sécuritaires et sociaux.
Serge Folly