Après moult reports, les élections législatives et régionales se tiendront enfin le 29 Avril 2024, c’est la dernière décision du conseil des Ministres tenu mardi dernier. La campagne électorale pour permettre aux différentes listes des partis politiques mais aussi des indépendants de partir à l’assaut des électeurs démarrera le 13 Avril, donc demain.
Si au niveau de toute formation qui se prend au sérieux ou des listes qui se disent sérieuses l’heure n’est ni à l’amusement encore moins à l’atermoiement, au vu de l’enjeu que revêtent ces consultations électorales, au niveau de l’opposition traditionnelle, le cœur n’est totalement pas à la participation à ces élections. Bien que Me Apévon, président des FDR, parti ayant investi il y a quelques jours des candidats pour défendre ses couleurs ait annoncé sur une radio de la place que, pour rien au monde l’opposition ne boycottera ces élections, les faits et gestes de cette même opposition regroupée dans une alliance de circonstance laisse présager une piètre prestation de ces partis à ces élections. Et pour cause.
Pendant que le parti au pouvoir a déjà investi les localités du pays avant même que le dernier report ne soit prononcé, parcourant monts et vallées pour convaincre les électeurs c’est le moment choisi par l’opposition pour focaliser son attention sur le changement de constitution intervenu au parlement et pour laquelle le Chef de l’État a demandé une seconde lecture et exigé d’ailleurs au final que de larges consultations soient menées avant son adoption. De ces réunions interminables, il en sortira que l’opposition va devoir manifester aujourd’hui 12 et demain 13 Avril qui se trouve être la date de début de la campagne.
Pour des leaders qui conséquent envers eux-mêmes, et sachant très bien que la nouvelle constitution donne tous les pouvoirs à l’assemblée pour choisir le Président du Conseil qui dans la pratique est le vrai détenteur du pouvoir exécutif, pourquoi alors ne pas river le caquet sur ces élections et ambitionner d’avoir un nombre impressionnant de députés pour s’imposer à l’assemblée ?
Cette stratégie qui consiste toujours à lâcher la proie pour l’ombre a toujours été préjudiciable à l’opposition. Aujourd’hui encore à ce nouveau rendez-vous important de l’histoire pour mettre le focus sur les élections et prouver sa popularité dans les urnes voilà une fois encore cette opposition qui prouve aux yeux du monde qu’elle n’a pas de boussole. A cette allure, on se demande si les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets ?
Kpélafia Biva