La nouvelle constitution adoptée par l’assemblée nationale le 25 Mars 2024 et transmise le 28 Mars au gouvernement aux fins de promulgation par le Chef de l’exécutif subira une seconde lecture. C’est en tout cas la décision prise par le Président de la république à qui la loi confère la souveraineté pour cet exercice. En lieu donc des 15 jours prévus par la constitution pour sa promulgation, cette loi va retourner au laboratoire parlementaire pour y être à nouveau minutieusement étudiée. Pourquoi donc cette seconde lecture ?
Depuis l’adoption de cette loi, le débat politique est férocement animé. Des partisans et adversaires de cette loi rivalisent d’arguments qui pour défendre la pertinence du texte, qui pour décrier ce qu’ils ont appelé braquage constitutionnel.
Cet intérêt suscité par le texte au sein de la population depuis son adoption n’a pas laissé indifférent le Chef de l’État, préoccupé par la cohésion nationale. En vertu des dispositions pertinentes de l’article 67 de la Constitution togolaise à savoir : « Le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée par l’Assemblée nationale ; pendant ce délai, il peut demander une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles, la demande doit être motivée. La nouvelle délibération ne peut être refusée », Faure Gnassingbé a demandé qu’une seconde lecture de la loi ait lieu, étant donné que toute chose est perfectible.
En retournant donc la copie aux députés le Président de la République est soucieux d’un travail de qualité qui ne soit pas tiré par les cheveux. Dans l’opinion effectivement les voix se sont élevées et continuent de l’être pour accuser les députés de vouloir offrir une présidence à vie au Chef de l’État. Dans ce méli-mélo, partis politiques, organisations de la société civile, conférence des évêques et des défenseurs de droits de l’homme multiplient des sorties pour se faire entendre.
Faure Gnassingbé, garant de l’unité nationale est profondément attaché à ces valeurs pour lesquelles il ne ménage aucun effort. Et pour y parvenir, dans sa sagesse, il a décidé de renvoyer la loi à la seconde lecture afin qu’elle puisse satisfaire un tant soit peu aux aspirations des uns et des autres.
Dans les jours à venir donc les députés retourneront en classe pour une dernière lecture de la loi avant sa promulgation.