Afin de répondre aux exigences croissantes du trafic et d’améliorer l’expérience des usagers, des innovations significatives ont été introduites sur plusieurs postes de péage. Lors d’une visite de terrain organisée par la Société autonome de financement de l’entretien routier (SAFER) ce 14 octobre 2024, plusieurs journalistes ont pu constater à la fois les progrès réalisés et les obstacles encore à surmonter.
L’objectif de cette visite sur les sites de Kpomé, Akepé et Davié était d’examiner de près le fonctionnement des postes de péage et leurs équipements afin de mieux informer les citoyens sur ces infrastructures qui jalonnent leurs trajets quotidiens.
Tout d’abord, les caméras de surveillance sont sans doute la plus grande innovation introduite dans les péages togolais ces dernières années. Elles jouent un rôle important dans la transparence des transactions effectuées par les caissiers. Installées aussi bien à l’intérieur des cabines que sur les voies de passage des véhicules, ces caméras capturent en temps réel chaque action.
« On a détecté les cas de fraudes, c’est pourquoi on a renforcé la sécurité en mettant en place les vidéo- surveillances. Si un caissier vole aujourd’hui dans sa cabine, demain on lui met la main dessus à travers la vidéo-surveillance et on prend les dispositions nécessaires. Depuis que nous avons les caméras, le problème a été solutionné », a tout d’abord confié Yao Kpeto, Chef service des postes d’exploitation et pesage de la SAFER.
Autre innovation aussi importante, celle qui concerne l’introduction progressive des paiements par carte et vignette. Une solution qui, selon les responsables de la SAFER permet de limiter la dépendance aux espèces et de rendre les transactions plus fluides. Mais, malgré cette innovation, une partie importante du système de péage repose toujours sur les paiements en espèces. Et c’est là que les difficultés se manifestent le plus.
Une grande majorité de conducteurs arrive avec des coupures de grande valeur pour régler de petites sommes. « Vous allez voir quelqu’un venir pour payer 500 francs avec un billet de 10 000 », raconte Yao Kpeto. « Dès qu’on lui dit qu’on n’a pas la monnaie, ou qu’il doit patienter pour qu’on la lui trouve, c’est là que commencent les ennuis. Il n’a pas le temps, il ne veut pas attendre. »
Alors que le problème continue de persister malgré les sensibilisations, un autre gratte au même moment les agents de la SAFER : les billets mutilés. « Parfois, les billets sont tachés, déchirés ou tellement usés qu’on ne distingue même plus la valeur. Ces billets endommagés posent un véritable casse-tête pour les agents. La banque refuse de prendre en charge ces billets en mauvais état, ce qui contraint les agents à les refuser également », s’est indigné le Chef service des postes d’exploitation et pesage de la SAFER.
Ce dernier souhaite que les autorités prennent des mesures pour remédier à ces problèmes. De plus, un appel est lancé aux banques commerciales pour qu’elles cessent de refuser ces billets, afin de faciliter les transactions pour tous les usagers.
Serge Folly