Depuis la dernière crise sociopolitique survenue au Niger suite au renversement du Président Mohamed Baroum, la CEDEAO est à la croisée des chemins, voire au bord de l’implosion. 

Les positions tranchées de certains va-t’en guerre qui ont publiquement annoncé vouloir rétablir Bazoum dans ses droits par tous les moyens y compris par la force n’a pas facilité les choses. 

Le Niger qui venait donc d’hériter d’une situation similaire à celle du Mali et du Burkina Faso a sollicité les missions de bons offices du Togo par l’entremise de son Président Faure Gnassingbé pour jouer à la médiation avec la CEDEAO. Cette mission confiée au Chef de l’État togolais sera confirmée par la conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’organisation. 

La situation a été exacerbée par la décision des trois pays du Sahel de créer l’Alliance des États du Sahel et de déclarer par la suite leur intention de quitter l’organisations sous régionale. 

Ce nouveau rebondissement a quelque peu sclérosé le regroupement communautaire, dont la commission et la conférence des Présidents semblent rester perplexes face à la situation. 

C’est donc pour rompre avec l’immobilisme que le Chef de l’État togolais Faure Gnassingbé, grand visionnaire, farouche artisan de la paix dans la sous-région a pris son bâton de pèlerin pour rendre une visite d’amitié et de travail le 16 Février 2024 à son homologue Alassane Ouattara, un des partisans de la résolution de la crise nigérienne par la force. 

La coopération bilatérale multiforme ainsi que les perspectives de renforcement des partenariats dans les différents secteurs ont été au cœur des entretiens entre le chef de l’État et son homologue ivoirien. 

Les deux chefs d’État ont abordé la situation dans la région, notamment aux plans sécuritaire, politique, et socio-économique.

« On parle souvent de la CEDEAO des peuples, et nous devons être en phase avec ce peuple. Il peut y avoir des désaccords temporaires, des malentendus, mais l’objectif demeure le même : la paix, la sécurité la stabilité, surtout la fraternité », a déclaré Faure Gnassingbé devant la presse.

Les deux dirigeants ont appelé les uns et les autres à éviter l’immobilisme, à poursuivre le dialogue et la concertation avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ; afin de les ramener à de meilleurs sentiments. Ils ont également appelé les chefs d’État à préserver la stabilité des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et à surtout protéger les populations de la région.

« Ce fut une discussion difficile, car les problèmes le sont également. Notre région n’a jamais connu de telles épreuves. La question du terrorisme nous affecte tous, car si un pays est touché, nous le sommes tous. De plus, il y a un pays sous sanctions et des Etats sont suspendus, et qui font face à des difficultés », a souligné le chef de l’Etat togolais.

« Nous sommes également préoccupés par la décision prise par nos frères de quitter la CEDEAO, et nous croyons qu’un dialogue est toujours possible. Nous ne devons pas arrêter de parler tant que nous n’avons pas trouvé la solution. Avec ce que nous vivons, il est important que nous puissions avoir de tels échanges pour nous tenir au courant de l’évolution de la situation afin que les problèmes ne soient pas comme gelés entre deux sommets, mais que nous continuons de nous préoccuper, que nous continuons de rechercher inlassablement la solution », a-t-il expliqué.

« J’ai senti le président très soucieux du sort des populations au Niger notamment. Nous pensons aussi naturellement au président Bazoum. Quel sens ont les sanctions que nous prenons et comment faire pour dépasser tout cela ? 

Le statu quo n’est plus possible. Nous avons bon espoir que nous finirons par trouver une solution à la satisfaction de tout le monde », a indiqué Faure Gnassingbé.

« Nous nous sommes interrogés sur la nécessité, peut-être, de réévaluer nos stratégies de résolution de ces crises », a insisté le numéro 1 togolais. 

Alassane Ouattara a salué le rôle de Faure Gnassingbé en sa qualité de médiateur de la CEDEAO auprès du Niger.

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