Le monde entier fait face à une hausse du niveau général des prix, avec un impact sur le taux d’inflation qui tourne autour de 9% dans certains pays avancés. C’est dans ce contexte que s’est tenue par visioconférence ce Jeudi 31 Mars 2022, la première réunion au titre de cette année, du conseil national de crédit. 

Présidée par le Ministre de l’Économie et des Finances Sani Yaya, cette rencontre trimestrielle est porteuse de bonnes annonces au-delà de tout. Les performances économiques sont favorables. Cette réunion renseigne également que le rythme de progression de l’activité économique devrait s’accélérer pour atteindre 6,1% en 2022, après 5,3% en 2021, dans un contexte de maîtrise du taux d’endettement public.

Sur la base des dernières données disponibles, le taux d’inflation, en glissement annuel dans l’espace UEMOA a été de 6% à la fin décembre 2021 (4,5% au Togo).L’une des raisons – il y en a d’autres – est l’envolée des cours internationaux des denrées alimentaires importées par l’Union, qui ont augmenté de 30% en un an, avec des hausses prononcées pour les produits de grande consommation tels que les huiles, le blé, le riz et le sucre. 

Pour favoriser la croissance de biens alimentaires, et contrer l’inflation le gouvernement a pris des mesures idoines. Il s’agit de  la subvention du sac de 50 kg d’engrais pour la campagne agricole 2021-2022, de  la lutte contre la contrebande, afin d’assurer la disponibilité des engrais nécessaires pour satisfaire les besoins des agriculteurs ; de la mise sur les marchés des stocks de sécurité de céréales, notamment le maïs, le sorgho, le mil et le riz ; de la restriction des exportations de certains produits de grande consommation, comme le maïs, le sorgho, le mil, le haricot, le riz, l’igname, le manioc et les farines du manioc ; de la subvention du prix du blé.

Selon Monsieur Sani YAYA : « En 2022, le niveau général des prix devrait retrouver ses niveaux d’avant la pandémie dans la plupart des pays, au regard des mesures de politiques économiques prises pour inverser la courbe des prix et désancrer les anticipations d’inflation. Toutefois, les prévisions d’une atténuation du taux d’inflation demeurent incertaines, en raison des tensions observées sur les cours internationaux de certains produits alimentaires importés, notamment le blé, et la persistance de la hausse des cours mondiaux du pétrole brut en liaison avec le conflit russo-ukrainien. Le Gouvernement continue d’accorder une attention particulière à l’évolution des prix et prévoit de renforcer les mesures déjà prises, afin d’atténuer les tensions inflationnistes ».

S’agissant du financement de l’économie et de l’évolution du secteur financier, le ministre YAYA a noté une forte progression des concours bancaires.  La hausse est essentiellement portée par les crédits au secteur privé.  L’assainissement des banques et SFD s’est poursuivi. Le taux brut de dégradation du portefeuille des banques est ressorti à 12%, contre 16% un an plus tôt, soit le niveau le plus bas depuis 2013. Même tendance est observée pour les SFD.

Le résultat net provisoire bénéficiaire du secteur bancaire a presque doublé, en un an, pour atteindre 31 milliards en 2021, après 17 milliards enregistrés en 2020. Cette hausse globale masque, toutefois, les pertes enregistrées par quatre banques.

On note une forte concentration du résultat net bancaire dont plus de 70% est porté par trois banques implantées au Togo.

Le Président du Conseil National du Crédit (CNC) tout en saluant le résultat , félicite les acteurs de cette réussite : «Je voudrais, au regard de l’ensemble de ces résultats positifs, en matière de financement de l’économie et de la situation du secteur financier, féliciter les principaux acteurs que sont les banques et les systèmes financiers décentralisés. Je voudrais particulièrement féliciter la Banque Centrale et ses organes pour la mise en œuvre d’une politique monétaire accommodante, afin de soutenir la reprise économique dans un contexte marqué par des tensions inflationnistes. J’encourage tous les acteurs à redoubler d’ardeur cette année 2022, car les besoins de financement non couverts demeurent toujours élevés, surtout pendant cette phase de consolidation de la reprise économique ».

Le CNC rappelle enfin cinq principaux défis à relever, en vue d’accroître davantage le volume de financement. Il s’agit :de la baisse du coût du crédit, ’’Le taux d’intérêt moyen débiteur des banques est ressorti à 7,6% en 2021, après 7,7% en 2020. Ce taux reste toujours élevé par rapport à la moyenne sous-régionale qui est de 7,2%’’ ; de la réduction des divers frais et commissions. ‘’Lorsqu’on analyse la décomposition des opérations des banques avec la clientèle, on s’aperçoit que plus du tiers des revenus des emplois clientèles proviennent des commissions’’ ; l’accroissement du financement des secteurs de l’agriculture et de l’habitat, ‘’les données disponibles indiquent que les nouvelles mises en place de crédits bancaires accordés aux secteurs de l’agriculture et de l’habitat ne représentent que 2% et 7%, respectivement, des concours globaux accordés par les banques en 2021’’ ; la mobilisation plus accrue de ressources par les Petites et Moyennes Entreprises à travers le Dispositif PME ; et enfin la  maîtrise du risque de crédit bancaire, en effet, avec le niveau de 12% à fin décembre 2021, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques est demeuré relativement élevé, comparativement à la moyenne sous-régionale qui est ressortie à 11% sur la même période.

Le CNC est un observatoire des évolutions économiques du Togo qui se réunit quatre fois par an. Il rassemble les représentants du secteur bancaire et de la micro finance, ceux du ministère de l’Economie et des Finances, de la BCEAO, du patronat, de la Chambre du commerce et des associations de consommateurs, notamment.

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