La transhumance phénomène saisonnier observé très souvent avec les bouviers lorsqu’ils se déplacent d’un point A vers un point B dans le souci de chercher de la pitance à leurs bêtes se retrouve malheureusement chez les humains et spécifiquement dans le domaine politique.

Au Togo, elle est aussi vieille que cette politique et a fait son apparition dans les années 94 avec les premières élections législatives sous l’ère démocratique lorsque des députés de l’opposition ont connu des migrations, parfois pour rejoindre le camp adverse ou pour se retrouver dans le camp ami.

A l’époque le phénomène semblait banal plus ou moins. Ainsi on a vu des militants du CAR se retrouver dans l’UTD et vice versa et d’autres militants de ces deux formations de l’opposition prendre la direction du parti au pouvoir armes et bagages.

Aujourd’hui, des militants dits de l’opposition poussent leur intolérance au bout pour jeter à la vindicte populaire Me Jil Bénoit Afangbedji, défenseur des droits de l’homme et militants de l’opposition. Ce personnage que l’on ne présente plus a forgé ses armes aux côtés de l’opposition notamment lors des manifestations politiques de 2012 où on se souvient encore l’opposition battait le pavé pour demander le départ du pouvoir de Faure Gnassingbé.

Le Monsieur, devenu lucide et après moult réflexion a décidé de rejoindre le parti UNIR pour ces élections législatives et régionales. Puisque, seuls les imbéciles ne changent pas, l’avocat inscrit au barreau de la CPI a fait une auto analyse pour parvenir à la conclusion selon laquelle le seul parti capable de défendre les intérêts des togolais c’est bien le parti UNIR.

Un choix qu’il assume bien et dont il ne s’en cache pas. Des critiques très acerbes contre lui viennent de ses amis de l’opposition qui ne s’interdisent rien pour déblatérer des énormités sur le désormais membres de l’Union pour la République dans le Vo.

Et pourtant, de ceux qui ont fait de la transhumance politique une option, on peut sans aucun risque d’être contredit parler de Jean Pierre Fabre.

L’analyse minutieuse des faits et gestes du leader de l’ANC prouvent qu’il n’y a jamais eu de constance dans ses actes. Au départ disciple de Me Agboyibo et Me Koffigoh il finira par quitter le premier pour ne s’attacher véritablement qu’au second. Chemins faisant il croise le destin de Gilchrist Olympio qu’il poignardera dans le dos en 2010 pour se présenter contre le gré du fils du père de l’indépendance à la présidentielle de la même année.

 Il perdra les élections et toujours la même année il décida d’abandonner son maitre pour aller créer l’ANC. Outre cela des voix notamment celle de l’opposant Kaboua ferait le procès à l’ancien Chef de file de l’opposition d’avoir eu à travers sa génitrice des entrées au palais présidentiel à un moment donné de son histoire.

Vrai ou faux seul l’avenir nous le dira. Mais pour l’heure on retient que plusieurs acteurs politiques ont connu trop d’instabilité que l’on ne saura mettre sur le dos de Me Afangbedji toutes les errances politiques des acteurs.

Le Togo est un petit pays mais aussi longtemps que les politiques ne comprendront pas qu’ils se doivent de se constituer en regroupement pour qu’on ait des blocs solides et qu’ils continueront par émietter leurs énergies dans la création de partis politiques, rien ne pourra empêcher le phénomène de transhumance politique.

Kpélafia Biva

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