Le Président Bah N’Daw et son Premier Ministre Moctar Ouane ont été démis de leur fonction par la junte militaire hier Lundi, compliquant ainsi la tâche à la médiation de la CEDEAO et l’Union Africaine.

La junte militaire malienne menée par le Vice-Président de la transition le Colonel Assimi Goita a arrêté le Président et le Premier Ministre de la transition en plus de certaines personnalités qui leurs sont proches quelques heures après la formation d’un nouveau gouvernement au sein duquel certaines figures jugées proches du Colonel Goïta ne figurent pas. Ces personnes arrêtées ont été conduites au camp militaire de Kati, depuis hier dans la soirée où ils sont privés de tout mouvement.
C’est finalement à la mi-journée de ce Mardi que l’on en saura un peu plus et de façon officielle sur les raisons de leur arrestation à l’issue d’un communiqué lu sur la chaîne nationale et signé des mains du Colonel Goïta.

« Suite à une crise de plusieurs mois au plan national prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar OUANE, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux. » peut-on lire dans le communiqué.

Au-delà de ce qui peut être l’incapacité du Premier Ministre à juguler la crise sociale, le Vice-Président Goita fait le procès au Président N’Daw et son Premier Ministre d’avoir formé un nouveau gouvernement sans son consentement. Ce qui visiblement n’a pas été du goût de ce dernier qui a ordonné leur arrestation et leur déferrement au camp de Kati. Pour le Colonel Vice-Président, cette façon de l’écarter de la formation du gouvernement témoigne de la volonté du Président et son Premier Ministre de violer la charte de transition contrairement au serment prêté lors de l’investiture du 25 Septembre 2020.

Face à cette situation qui n’a pas meilleure dénomination qu’un coup d’Etat, les condamnations n’ont pas tardé à pleuvoir. Dans un communiqué conjoint, la CEDEAO et l’Union Africaine qui suivent de près cette transition ont condamné avec la dernière énergie cet acte d’une extrême gravité. Les deux institutions ont exigé la libération des personnes en caserne et demandé aux acteurs de la transition de privilégier le dialogue pour dissiper tout malentendu.

Du côté de Paris, le ton est beaucoup plus ferme. Emmanuel Macron n’a pas caressé les auteurs de ce putsch dans le sens du poil. Il a menacé de faire prendre des sanctions ciblées contre les protagonistes.

Ce coup d’Etat vient porter un coup de canif dans la transition Malienne et complique davantage la tâche aux Chefs d’Etat de la CEDEAO et ceux de l’Union Africaine dont l’engagement et la détermination pour une sortie pacifique de crise avaient conduit à la mise sur pied d’un groupe d’appui et de soutien à la transition au Mali. Ce groupe a toujours travaillé d’arrache-pied et de concert avec les acteurs de la transition en vue d’un aboutissement heureux du processus avec en toile de fond l’organisation d’élection inclusives et acceptables par tous.

Ce coup d’Etat vient donc remettre en cause tous les efforts consentis par les Chefs d’Etats.

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